Dans un contexte de crise de l’emploi, qui aurait cru à cette histoire fascinante de cet ingénieur. Employé depuis plus de 20 ans chez Alcatel, Mohamed Khayafi a choisi une reconversion plutôt déconcertante : devenir plombier. C’est une nouvelle vie qui commence pour lui avec un nouveau métier qui le passionne particulièrement depuis toujours. Zoom sur une trajectoire que rien ne laissait supposer.
Qui est Mohamed Khayafi ?
C’est l’homme au parcours pas du tout banal qui a atterri chez Alcatel après un master en sciences économiques à l’université de Nantes et un diplôme à l’école d’ingénieurs en productique d’Angers. À l’époque l’informatique était un secteur en plein essor et il y avait du travail. Il s’est alors mis à la programmation avant d’entrer chez Alcatel en 1990. Au sein de ce géant de l’électronique, il se mit rapidement à travailler sur l’informatique appliquée aux télécommunications. Il reprit quand même les études à la faculté de Nantes afin d’obtenir un diplôme d’études supérieures spécialisées, mais n’a pas pu mettre en pratique cet apprentissage technique. Chez Alcatel, il a été muté de Nantes à Laval puis à Rennes où il passa 15 années au sein de l’unité de recherche et de développement. Mohamed Khayafi n’aime pas trop s’étendre sur les années sombres qu’il a passées au sein d’Alcatel, il préfère garder les meilleurs souvenirs de son entreprise.
Un plombier au col blanc
Si l’on sait que rien ne le prédisposait à devenir plombier, force est de constater qu’il n’est pas comme les autres. Après avoir choisi de tout arrêter chez Alcatel, son but était de changer complètement de métier. Travailler avec ses mains, affronter les réalités de la vie, faire du bricolage, voilà ce que cet ingénieur aime faire. D’ailleurs, il n’hésite pas à cuisiner pour sa femme et ses 3 enfants à la maison. Selon lui, tous les travaux ont la même valeur du moment où il permet à chacun de gagner sa vie. Il a surtout opté pour la plomberie parce qu’il ne savait pas le faire. De plus, ses expériences avec les ouvriers de Beghin Say, pendant ses années d’études, lui ont laissé de très bons souvenirs. La voie de la reconversion était alors toute tracée.
Une reconversion accompagnée par les Compagnons
C’est au niveau des Compagnons du Tour de France que cet ancien ingénieur a appris le métier de plombier. Dès le début de la formation pour trouver un plombier à Feyzin, l’enjeu était d’apprendre à manipuler l’acier noir, le cuivre et l’acier galvanisé qui sont les 3 matériaux de base du plombier. Face aux nombreuses questions de ses formateurs, il répondait souvent qu’il voulait surtout rester actif et ne pas être à la charge de son entreprise. Pour lui, le travail de bureau est de l’histoire ancienne.